L'HISTOIRE DU MONOSKI EN IMAGES

[Quinq]

Tiens

[allride]

Ca a pas l'air d'être ça... Et coté semelle ?

[Quinq]

Pareille d’après les infos que j’ai eu de 1999

[allride]

Bon bin du coup c'est pas ce que je pensais. Ca ça ressemble franchement à du Head, mais les Head font 17 au talon.

A priori je dirais que ça doit être fabriqué au même endroit mais dater d'avant que Head modernise le shape en élargissant le talon d'un cm. Et que l'autre fabrication dont je parlais c'est ailleurs, même si le modèle "Austria Kevlar" que j'ai posté semble indiquer que ça vienne aussi d'Autriche...

[Quinq]

bien vu

[P.J.]

les tout premiers JONATHAN.

J'attends avec impatience ce chapitre, vu que mon 1er mono a été un Jonathan que j'ai acheté à 18-19ans en cassant ma tirelire! Il faisait 195cm et ma frangine avait la déclinaison en 175...

[allride]

les tout premiers JONATHAN.

J'attends avec impatience ce chapitre

Effectivement la toute dernière grande aventure du monoski pintail dont il est prévu qu'elle close la série, y'a encore de quoi rigoler avec le recul...

[pel]

Jonathan, j’en ais cassé un à sa première sortie un début d’hiver....
Dommage la déco me plaisait bien, c’est important la déco...
Du coup j’avais repris un Ross Extrème bleu, pi une fois mort j’ai usé un Dynastar Kevlar, tjr en vie celui là..
Etc, etc....

[buzzi]

J j’ai usé un Dynastar Kevlar, tjr en vie celui là..
Etc, etc....

pareil

[allride]

Salut à tous

Bon, on va tenter de se remettre un peu de la terrible nouvelle avec une touche d'humour, mais ça risque quand-même d'être un peu juste...

4° épisode donc de notre saga consacré à la série des Duret pintail. Sortis en 1984 juste après le Rossignol évoqué la dernière fois et qui comme on l'a vu avait rendu ce type de shape incontournable pour vendre un monoski. Tout premier modèle donc le Duret FUN. Avec mes excuses pour la photo pas terrible, mais il commence à se faire rare...

Au vu de la rapidité avec laquelle il est sorti, il parait assez évident que comme Rossignol l'avait fait pour son soleil la principale recherche effectuée par Duret pour le mettre au point aura été de rechercher le magasin le plus proche pour acheter un Rossignol avant de le sampler en toute hâte... voire même encore plus simplement de le mesurer et éviter ainsi un investissement tout aussi inutile que rageant chez le principal concurrent. Côtes 22,7/18,2/16. Pour rappel celles du Rossignol: 23/18,2/16, sans doute une erreur lors d'une mesure effectuée précipitamment pendant que le vendeur avait le dos tourné...

Coté construction on est resté fidèle à celle du Powder Machine précédent: du bon bois d'arbre véritable dont l'épaisseur, la rigidité et le poids sont d'autant plus consternants qu'ils n'intègrent même pas une plaque de renfort pour les fixations... Ce qui conduira à de multiples arrachages régulièrement réparés à base d'inserts laiton de 2 cm de diamètre en parfaite harmonie avec la planche coté finesse. Conseil perso à ceux qui en monteraient une, n'hésitez pas à mettre des vis plus longue que celles prévues par les fabricants de fixs qui dépassent généralement de 8mm: pour une planche qui en fait 16 d'épaisseur y'a de la marge !!!

Choix technique ou difficulté à maitriser la fabrication d'une spatule ronde imposée par Rossignol, elle est ici étonnamment abrupte et carrée, et rappellera aux amateurs de voile les Optimist de leur enfance: dans l'absolu ça fonctionne, mais c'est quand-même pas idéal pour fendre l'écume...

Ici un Dynamic, mais c'est la même planche comme on le verra plus loin.

Heureusement tous les indispensables d'époque sont là et écrits en gros: bien sûr le fameux "pintail" à l'attention de ceux qui auraient la vue basse, et le "Kevlar". Matériau magique des années 80 dont je me suis toujours demandé ou il pouvait bien se trouver, n'ayant jamais constaté de différence flagrante dans la construction quand l'inscription disparaitra en même temps que le changement de déco. Et surtout dans le cas ou il existerait qu'est ce qu'il pourrait bien changer au comportement de ce banc dont les déformations restent pour le moins hypothétiques...

La planche sera reconduite l'année d'après dans une superbe évolution 2, dont "l'évolution" concerne principalement le magnifique orange fluo tellement intemporel qu'on retrouve exactement le même 35 ans plus tard sur les fixations Look entre autres. La plus belle de toutes à mon goût...

Le modèle sera ensuite décliné dans d'autres décos, dont ce rarissime Cherokee.

En parallèle Duret récupère le marché florissant d'un certain nombre de marques souhaitant profiter de la tendance sans avoir l'envie ou les moyens d'investir dans leur propre fabrication. La planche existera donc dans un nombre incroyable de versions, qui ne diffèrent que par leur déco:

De gauche à droite:
- Décathlon Unlimited. Le tout premier Décath, avant de migrer chez Head un peu plus tard.
- Poivre Blanc/Matos, la marque de la chaine Quai 34. Sublime déco violette plus 80ies tu meurs...
- Nidecker
- Le tout premier Head Jibe, avant leur propre fabrication
- Look (Aaaaah, la monoskieuse... avec l'indispensable combi de descente...
- Dynamic


La planche connaitra uns seule évolution, avec l'apparition en 1986 d'une spatule ronde et progressive bien plus dans l'air du temps. Ca change absolument rien, mais c'est indéniablement plus moderne...

Et continuera sa carrière jusqu'au début des années 90, dans un nombre incalculable de décos dont quelques unes présentées ici dans l'ordre approximatif de leur sortie.

Mauvaise pioche par contre pour la fabrication pour les autres marques: non-seulement Head a investi dans son propre modèle, mais en plus il sont partis avec un certain nombre d'ex-clients de Duret qui font maintenant faire leurs planches chez eux...

Il reste à ma connaissance de gauche à droite Quai 34, Dynamic et Atomic.


Et en conclusion un point technique fondamental que personne n'a vu à l'époque, mais qui change le comportement des planches du tout au tout: en passant à la série 2 avec spatule plus progressive Duret en a visiblement déduit que comme ça diminuait la longueur de carre sur l'avant il fallait reculer les fixations en conséquence, mais en a fait beaucoup trop au début. Et donc les marques de centrage des premiers modèles sont horriblement reculées, avant qu'ils ne s'en aperçoivent et ré-avancent les fixations. On trouve donc sur le marché un melting-pot hallucinant de fixations à la marque trop reculées, des mêmes avancées par quelqu'un de compétent, et de marques au bon endroit. Faut être vigilant...

De gauche à droite: série 1 spatule carrée au bon endroit, premières séries 2 trop reculées, série 2 corrigée.
Et tout à droite une comparaison entre une série 2 particulièrement reculée et la référence Rossignol, même si c'est une Authier: ça pique !!!

A noter que c'est un défaut récurent chez un nombre incroyable de pintails. En particulier chez les marques peu spécialistes en monoski qui n'avaient pas compris que le pintail diminuant sensiblement l'appuis sur l'arrière il fallait avancer les fixations par rapport à des skis traditionnels. Et si il améliore le comportement en poudreuse par un meilleurs déjaugeage, en revanche sur piste la planche devient horriblement pataude à l'inscription en "courbe" et surtout totalement incontrôlable ensuite. L'arrière refusant définitivement d'accrocher et embarquant dans des dérives qu'on ne peut rattraper qu'à grands coups de moulinets de bras, et qui n'ont pour effet que de déclencher une dérive dans l'autre sens...

Voilà pour cet épisode particulièrement riche. La prochaine fois on attaque les premiers pas vers le modernisme avec les Head qui s'éloigneront timidement du concept originel dans la bonne direction. Restez-à l'écoute, de toute façon y'a pas grand-chose d'autre à faire en matière de monoski...