Secours en Montagne CRS Pyrénées
Pic du Midi de bigorre, couloir des poubelles. Ce week-end, 7 skieurs ont été hélitreuillés par les CRS et Dragon 64 au couloir des poubelles. En effet, en raison des mauvaises conditions du bas du couloir, glace, rochers, ils se sont retrouvés bloqués sans matériel pour passer l'obstacle ou remonter. Un autre trinôme, bien équipé pour leur part, a réussi à remonter la pente en crampons et piolets pour rejoindre le sommet et s'en est sorti sans l'aide des secours. Attention donc, les nombreuses traces du haut du couloir peuvent attirer d'autres prétendants, mais sachez que l'itinéraire n'est pas en condition. Nous profitons de ce post pour rappeler qu'en dehors de la voie classique, tous les itinéraires de descente du Pic du Midi, présentent un engagement important, et nécessitent d'être bien équipés, à savoir, crampons, piolet, baudrier, corde, et d'avoir une expérience alpine suffisante pour gérer des imprévus.
Casa Laurent
Je transmets un message d'une des personnes (qui n'a pas face de prout) présente dans le couloir lors de cette intervention :
Bonjour à Tous,
N'étant pas vraiment attiré par les réseaux dits sociaux, et n'ayant pas de compte Facebook j'ai demandé à un Ami de poster pour moi ce long témoignage.
J'étais en effet l'un de ces "sacs poubelles" qui s'est jeté dans le couloir, et j'ai été pris en charge lors de l'opération de sauvetage sur la journée du samedi.
Mes 1ers mots s'adressent bien évidement à toute l'équipe d'intervention.
Leur engagement et dévouement pour leur métier est total, et je tiens à saluer aussi leur bienveillance et leur gentillesse dans ce type de situation.
J'ai appelé le lendemain pour faire passer mes remerciements, et indiquer qu'après examens tout allait bien pour moi.
L'un d'eux dans notre échange m'a répondu humblement "On a fait notre métier" "Il y a une autre opération en cours"
Bien au chaud derrière leur écran d'ordinateur, certains ont le commentaire facile et vif, sans connaitre les circonstances précises ou les personnes...
Mais je pense que sur cette page vous avez quand même une maitrise du sujet, et dans le fond vous avez raison : j'ai été inconscient.
Inconscient et c**...
Alors oui ces interventions pour sauver des imbéciles ont un coût, et les polémiques sont faciles...
Et j'ai moi aussi maudit ces autres touristes des 2 Alpes qui basculaient pour "faire leur trace" dans les itinéraires glacières de La Grave...
Mais je préférais les savoir récupérés sains et saufs, plutôt que retrouvés 3 jours après écrasés au fond d'une falaise ou d'une crevasse.
Alors effectivement quand on est "jeune et c**" on peut se dire que tant pis c'est pour sa pomme...
Mais quand on est "vieux" (50 ans le mois prochain) et père de jeunes enfants, on n'a pas le droit d'être aussi couillon...
Et c'est de cela dont je me sens le plus fautif et qui me ronge encore...
Je ne vais pas étaler ici toute mon expérience (notamment acquise auprès de la Reine Meije) ou mon incompétence en termes d'alpinisme.
Mais oui ce jour-là les conditions étaient parfaites (du bout de ma lorgnette j'entends), et c'est à sa vue que j'ai cédé aux sirènes de ce couloir magnifique.
Et dans un excès de confiance j'ai enfreint les règles de sécurité les plus élémentaires, sans même réellement m'en rendre compte.
La pire de mes décisions aura été de tenter la désescalade de la pente rocheuse et glacée du dernier verrou...
J'ai ripé au 1er pas...
J'ai chuté et tourneboulé jusque dans la pente enneigée en contrebas.
Après une glissade qui s'accélère, je suis catapulté au-dessus d'une autre barre rocheuse où des ailes d'anges m'ont porté.
Encore quelques autres roulades puis la glissade infernale enfin s'arrêtait...
J'étais conscient, j'étais vivant, j'étais indemne...
J'aurais eu été en capacité de me sauver, mais j'avais eu ma dose pour la journée.
Lors de ma descente je recevais quelques boulettes de neige, et je me savais suivi.
J'abrège cette histoire, mais sur ce groupe de 6 autres "touristes" espagnols qui arriva ensuite, 3 sont miraculeusement passés (dont un surfer blessé au bras ayant lui aussi chuté comme moi, et un autre en mode panique).
Et je suppliais les 3 autres de ne plus bouger et d'attendre les secours que j'avais déclenché.
Pour l'un d'eux en mauvaise posture, 10 minutes de plus aurait pu lui être fatal...
Enfin le Dragon est arrivé, et sous ses "ailes" le film se terminait...
Pour conclure, Le Pic avec son observatoire et ses itinéraires est un site magnifique.
Sans doute qu'une réflexion serait à mener afin d'en renforcer non pas les mesures de restriction ou de répression, mais plutôt d'information et de prévention.
Il ne s'agit pas de baliser toute la montagne bien sûr.
Mais dans le cas précis des Poubelles, une simple corde et quelques panneaux d'information plus explicites pourraient considérablement réduire une prise de risque à des skieurs mal expérimentés/équipés qui y ont si facilement accès.
MERCI encore et RESPECT à votre corps d'Elite!
Samuel
Casa Laurent
OHHHHH, le nombre de messages d'interno-inquisiteurs qui mériteraient une bonne mandale (HEUSS).
Y en a qui auraient vendu du beurre en 40 ..
Pour certains, commencez déjà par mettre un casque sur la tronche quand vous ridez avant de jugez des risques que prennent certains
commentaire jbx sur fofo AFM :
l'erreur est humaine et je ne connais personne qui n'en ai jamais commise.
parfois c'est le prix à payer (de commettre des erreurs) pour partir à l'aventure, à la découverte... franchir certaines frontières...
parfois on se fait aussi piéger par ses envies...
parfois on a aussi envie de se dépasser... voire de prendre des risques... de se sentir vivant...
et parfois on fait des bêtises...
après l'aventure... est-ce que ça existe sans prendre aucun risque ?
et est-ce qu'être confronté à la nature, à la montagne, voire à soi-même n'est-t-il pas l’occasion de réfléchir à sa pratique... donc formateur ?
on n'est pas des robots et c'est tant mieux
DANGER ZONE 
